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Bienvenue sur le blog Ahlu Sunna wal jama3a selon la compréhension des Salafs Salihs
Ahlu Sunna wal jama'a (les gens de la Sunna et du rassemblement) sont ceux qui suivent fidèlement les traces du Prophète (SalaLlahou 'alayhi wa salam) et de ses compagnons jusqu’au Jour de la Résurrection, ceux qui s’attachent à la croyance authentique qui était celle du Messager d’Allah (SalaLlahou 'alayhi wa salam) et qui a fait l’objet du consensus de ses Compagnons. Ils adoptent donc une croyance exempte des flétrissures de l’innovation et de la superstition.
Ahlu Sunna (les gens de la Sunna), parce que nous nous conformons à la Sunna du Prophète
(SalaLlahou 'alayhi wa salam) qui explicite l’enseignement du Qur’an, conformément à cette parole du Prophète : « Suivez ma Sunna et la Sunna des Califes orthodoxes bien guidés après moi, cramponnez-vous-y avec vos molaires (s’il le faut) ». Nous savons en effet que la tradition du Prophète (SalaLlahou 'alayhi wa salam) est la meilleure tradition, et c’est pourquoi nous l'avons préférée à toute autre.
Dans le livre Al Intiqâ de Ibn Abdul Barr, à la page 35, il est dit qu’ « un homme demanda à Mâlik : "Qui sont les gens de la Sunna ?" Il répondit : “Les gens de la Sunna sont ceux qui n’ont pas de dénomination particulière. Ils ne sont ni jahmites, ni qadarites, ni rafidites (chiites) ” ».
Il est évident qu’il incombe aux gens de la Sunna, en tout temps et en tout lieu, de faire montre de concorde, de compassion mutuelle et de s’entraider dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété.
Or, parmi les maux qui caractérisent cette époque, l'on déplore ce goût de la dissension qui s’est développé au sein des gens de la Sunna, du moins chez certains d’entre eux. Ils passent leur temps à se diffamer et à s'éviter mutuellement, sous prétexte de mettre en garde les autres croyants contre l'hérésie. Ces pratiques fâcheuses ont entraîné des divergences, et plus grave, un morcellement de la communauté, en un temps où il aurait fallu favoriser l’affection et la miséricorde mutuelles entre ses membres, afin qu’ils forment un rang uni et solide face aux ennemis de l'Islam et aux adeptes des innovations et des passions, qui sont à l’antipode des gens de la Sunna et du Rassemblement.
Est-il nécessaire de rappeler les enseignements de notre Prophète (SalaLlahou 'alayhi wa salam) ?
Muslim rapporte dans son recueil As-Sahih (64) qu'un homme ayant demandé au Messager d’Allah (SalaLlahou 'alayhi wa salam) quel était le meilleur musulman, celui-ci répondit : “ C’est celui dont les musulmans n’ont à redouter ni la langue, ni la main. ”
Al-Bukhari a rapporté dans son Sahih (6502) d’après Abû Houreira (radiyaLlahou 'anhou) que le Messager d’Allah (SalaLlahou 'alayhi wa salam) a dit : “ Allah dit : Quiconque sera l’ennemi d’un de mes élus, (wali), je lui déclarerai la guerre… ”.
L'espionnage et la conjecture font également partie des pratiques interdites :
Allah dit en effet dans le Qur’an:"Ô vous qui avez cru ! Évitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché. Et n’espionnez pas )"[1].
Le Prophète (SalaLlahou 'alayhi wa salam) a dit en outre : « Méfiez-vous des conjectures, la conjecture est en effet le langage le plus mensonger ; ne tâtonnez pas, n’espionnez pas, ne vous enviez pas, et ne vous haïssez pas mutuellement. Soyez, ô serviteurs d’Allah, des frères. » [2].
Les Compagnons et les Salafs eux aussi ont réprouvé le fait de conjecturer sur nos frères :
Le Commandeur des Croyants, Oumar ibn Al Khattâb, a dit : « Aie toujours une bonne présomption quant au mot qui sort de la bouche de ton frère croyant, tant que tu trouves à cela une issue dans le bien. » [3]
Abû Qalâba, Abdullah ibn Zaïd Al Jourmi a dit, comme le rapporte Abû Nouaim dans Al Hiya(2/285) : « Si tu apprends au sujet de ton frère quelque chose qui te déplaît, efforce-toi de lui trouver une excuse. Si tu ne lui trouves pas une excuse, dis dans ton for intérieur : “ Peut être que mon frère a une excuse que je ne connais pas.” »
Abû Hâtim Ibn Hibbân Al Bastî a dit dans Rawdatoul Ouqalâ (p.131) : « Il est du devoir de celui qui est doué de raison de s’attacher à la bonne foi en cessant de scruter les défauts des gens, et en veillant plutôt à guérir ses propres défauts. En effet, celui qui s’occupe de ses défauts au lieu d’examiner ceux d’autrui donne du repos à son corps et ne fatigue pas son cœur. À chaque fois qu’il voit un défaut chez lui, il lui est facile de voir son pareil chez son frère, alors que chez celui qui s’occupe des défauts des gens au détriment de ses défauts personnels, le cœur s’aveugle, le corps se fatigue et il lui devient impossible d’abandonner ses propres défauts. »
Il a également dit (p.133 du même ouvrage) : “ L’espionnage fait partie des branches de l’hypocrisie de la même manière que la bonne présomption fait partie des branches de la foi. L’homme raisonnable a une bonne présomption vis-à-vis de ses frères, se concentre sur ses angoisses et ses amertumes, tandis que l’ignorant a une mauvaise présomption sur ses frères et ne réfléchit pas sur ses propres méfaits et défauts.
Positions des Ahlu Sunna wal jama'a face à un savant qui commet une erreur:
Nul n’est infaillible hormis le Messager d’Allah (SalaLlahou 'alayhi wa salam), par conséquent tout savant est sujet à l’erreur.
L’Imam Mâlik -Qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit : « On prend de la parole de chacun et on en rejette une partie, sauf de l’occupant de cette tombe », a-t-il dit en désignant la tombe du Prophète (SalaLlahou 'alayhi wa salam) . »
Celui qui commet une erreur ne doit pas, certes, être suivi dans son erreur, mais celle-ci ne doit pas être prise comme prétexte pour le dénigrer et mettre les gens en garde contre lui ; au contraire, on doit pardonner ses erreurs, car elles sont peu nombreuses si on les compare à ses bonnes actions.
L’Imam Adz-Dzahabî (748H) a dit : « Si nous humiliions et traitions d’innovateur toute personne qui commet une erreur dans son Ijtihad -tout en ayant une foi correcte et en s’efforçant de suivre la vérité-, très peu d’Imams trouveraient grâce à nos yeux ; qu’Allah leur fasse miséricorde par Sa grâce et Sa générosité. » [4]
Ainsi les Ahlu Sunna wal jama'a qui prennent exemple sur les pieux prédécesseurs (Salaf) –Qu’Allah les agrée- ne dénigrent ni ne diffament les savants car agir ainsi revient à s’attaquer, non seulement à leur personne, mais aussi au message qu’ils portent et à la religion à laquelle ils appartiennent.
Les pieux prédécesseurs (les Salafs) –Qu’Allah les agrée- ne se contentaient pas d’interdire le dénigrement des savants, ils interdisaient également de leur témoigner du mépris.
L’Imam Ibn Al-Mubârak –Qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit : « Il incombe à l’homme doué de raison de ne point mépriser trois types [de personnes] : les savants, les gouverneurs et les frères. En effet, celui qui méprise les savants périra dans l’au-delà ; celui qui méprise l’autorité périra dans ce bas monde ; quant à celui qui méprise ses frères, il a dit adieu à toute grandeur d’âme. [5]»
Dénigrer les savants, c’est leur faire du tort, et donc faire du tort aux alliés d’Allah.[6] On doit donc veiller à ne pas se moquer des savants, et à ne pas les calomnier, car Allah – Le Très-Haut et le Tout-Puiss ant- l’a formellement interdit. [7]
Ibn Al Qayyim (751H) a dit : « Avoir conscience et connaissance du mérite des Imams de l’Islam, de leur prestige, de leurs droits, de leurs rangs, de leurs mérites, de leur savoir et de leurs conseils, des œuvres qu'ils ont accomplies pour Allah et Son Messager, n’implique pas que l’on accepte tout ce qu’ils ont dit. S’il se trouve qu’ils n’ont pas pris en compte dans une de leurs fatwas un enseignement du Messager (SalaLlahou 'alayhi wa salam) qu’ils ignoraient et ont émis par leur propre raisonnement un jugement contraire à la vérité, on ne doit pas pour autant rejeter leurs avis en bloc, les rabaisser et les calomnier. Ce sont là deux attitudes injustes et loin du juste milieu. La bonne voie se trouve à mi-chemin. Nous ne devons donc pas les traiter de pécheurs, pas plus que nous devons les considérer comme infaillibles […] Celui qui est vraiment versé en sciences religieuses sait indubitablement que le grand savant qui marche d’un bon pas dans le sentier de l’Islam et y laisse des empreintes bénéfiques, peut, malgré la bonne place dont il jouit dans l’Islam et aux yeux de ses adeptes, faire un faux-pas, et il est excusé pour cela ; mieux, il est récompensé pour son Ijtihad. Il n’est donc pas permis qu’on le suive dans ce faux-pas, mais il n’est pas non plus permis de rabaisser son rang et son titre d’Imam dans les cœurs des musulmans. »[8]
L’Imam Al-Hafidh Ibn Asâkir Ad-Dimashqî a dit : « Sache, ô mon frère –qu’Allah nous accorde Son agrément et fasse de nous ceux qui le craignent véritablement- que la chair des savants –Qu’Allah leur fasse miséricorde- est empoisonnée et que la punition d’Allah pour ceux qui les dénigrent est connue : les diffamer est une chose grave, nuire à leur honneur injustement est une grande corruption, un vice fatal et contredire celui qu’Allah a choisi pour répandre la science, est un comportement blâmable.[9]»
Que les faibles d’esprit se gardent donc de dénigrer les savants, car combien, en agissant ainsi, profèrent des paroles dont ils ne mesurent pas les conséquences ! Ils disent que « l’authentification d’Untel ne mérite pas d’être prise en considération » ou que « l’opinion d’Untel n’est pas admise ». Ils ne savent pas évaluer le poids des mots, et se montrent injustement insolents vis-à-vis des savants,
Nous conclurons cet article sur ces propos de Ibn Taymiyya, extraits du Majmououl Fatawa (20/164) : « Nul ne doit rassembler la Communauté autour d'une personnalité autre que le Prophète (SalaLlahou 'alayhi wa salam) . L‘on ne doit pas non plus établir l’alliance et le désaveu sur des bases autres que la Parole d’Allah et de Son Messager ainsi que le consensus de la Communauté. C’est en effet le propre des partisans de l’ innovation : ils placent arbitrairement sur un piédestal une personne ou un principe quelconque pour diviser la Communauté, et déclarent les autres hommes alliés ou ennemis selon leur volonté ou leur refus de les suivre. »
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[1] Sourate Al Hujurat, verset 12
[2] Rapporté par Al Boukhari (6064) et Mouslim (2563).
[3] Rapporté par Ibn Katsîr dans l’exégèse du verset de la sourate Al Hujurat.
[4] As-Siyar (14/376).
[5] Rapporté par Adh-Dhahabî : « Syar » (251/17).
[6] Abû Hurayra – Qu’Allah l’agrée - rapporte que le Messager d’Allah -Paix et bénédiction d'Allah sur lui- a dit dans un hadith à caractère divin ( Qudusî) : « Celui qui se fait l’ennemi d’un des alliés d’Allah, Allah lui déclare la guerre [6]».
[7] Le Messager d’Allah -Paix et bénédiction d'Allah sur lui- a dit dans le hadith d’Abû Hurayra – Qu’ Allah l’agrée - : « Savez-vous ce qu’est la médisance ? » Ils répondirent : « Allah et Son Messager sont plus savants ». Il reprit : « C’est dire de tenir sur ton frère des propos qui lui déplaisent.» On lui demanda : « Et si ce que je dis sur mon frère est vrai ? » Il répondit : « Si ce que tu dis sur ton frère est vrai, tu as médit de lui et si ce n’est pas vrai, tu as alors forgé un mensonge contre lui [7]».
[8] I’lâmoul Mouwaqiîne (3/295).
[9] « Tabaiyana Kazb Al-Mouftari » (28)
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