La science religieuse

Publié le par Ahl As Suna wal-Jama'a


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L'imam Ahmed ArRifayyy a dit :" Apprennez la Science juste, appliquez-la juste et transmettez-la juste "
Comme le dis l'imam Al-Ghazaliyy :"Adorez ALLAH avec ignorance est la chose la plus dangereuse qui puisses arriver à un musulman"

Allah Taala dit : « Celui d'entre vous qui apostasie sa religion et meurt en mécréance, ceux-là voient leurs œuvres annihilées dans ce bàs-monde et dans l'autre. Ceux-là sont les gens du Feu où ils sont immortels. » (Sourate 2- verset 217)


Allah Taala dit aussi : «[b] Ceux qui croient à l'inconnu, pratiquent scrupuleusement la prière et dépensent de ce que Nous leur avons donné. Ceux qui croient à ce qui t'a été descendu (révélé) et à ce qui a été descendu avant toi et qui croient avec conviction à l'autre monde. Ceux-là sont sur une bonne voie de leur Seigneur et Maître, et ce sont ceux-là qui ont récolté le succès. »[/b] (Sourate 2- versets 3-5)


Allah - تعالى - a dit : « Dis : ceux qui savent et les ignorants sont-ils égaux ? »[Coran : 39-9].

Allah - تعالى - a dit aussi : « Parmi les serviteurs d'Allah, les savants sont seuls à Le redouter »[Coran : 35-28].


Ibn 'Abbâs - رضى الله عنهما - a dit : « Les savants possèdent sept cents degrés au-dessus des croyants. L'espace entre deux degrés équivaut à la marche pendant cinq cent ans ».

De même Abû Oumâma - رضى الله عنه - rapporte ceci : « On a évoqué devant l'Envoyé d'Allah - صلى الله عليه وآله وسلم - le cas de deux hommes : l'un est un dévot et l'autre est un savant. L'Envoyé - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « Le mérite du savant sur le dévot est semblable au mien sur le plus proche d'entre vous. Ensuite l'Envoyé d'Allah - صلى الله عليه وآله وسلم - a ajouté :Les anges ainsi que les habitants des cieux et de la terre et même la fourmi dans sa fourmilière et le poisson prient sur ceux qui initient les gens au bien ». Hadîth recensé par At-Thirmidhi qui ajoute : « C'est un Hadîth sahîh.»


Il est dit également dans un autre Hadîth : « Le mérite du savant sur le dévot est semblable à celui de la lune au cours d'une nuit de pleine lune sur l'ensemble des planètes. C'est que les savants sont les héritiers des Prophètes. Or les Prophètes n'ont laissé en guise d'héritage ni dinar, ni dirham mais seulement la science. Aussi celui qui s'adonne à la science s'assure d'une grande chance.»
De même Safwân Ibn Assal - رضى الله عنه - rapporte que le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « Les anges déploient leurs ailes pour celui qui étudie la science pour faire plaisir à sa demande ». Hadîth recensé par l'Imam Ahmed et Ibn Mâja.

Pour sa part, al-Khatâbi note trois significations à propos de l'attitude des anges :
- La première c'est le déploiement matériel des ailes.
- La deuxième c'est la modestie par respect pour celui qui étudie la science
- La troisième c'est le fait que les anges descendent là où il y a des séances consacrées à la science et cessent de voler.



De son côté Ibn 'Abbâs - رضى الله عنه - disait : « Pour celui qui initie les gens au bien, toutes les bêtes implorent en sa faveur », une tradition similaire d'après un Hadîth qu'on a fait remonter jusqu'au Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم -. Si l'on demande en quoi consiste la demande de pardon en faveur de celui qui apprend le savoir aux autres ? On peut répondre par ceci : le bénéfice de la science embrasse toute chose y compris le poisson. En effet, grâce au savoir, les savants savent ce qui est licite et ce qui est illicite et recommandent de faire le bien à toute chose y compris à la bête immolée et au poisson. Ainsi, Allah - تعالى - a inspiré la demande de pardon en leur faveur en guise de récompense pour leur bonne action.




De même Abû Mûsâ - رضى الله عنه - rapporte ceci : « L'Envoyé d'Allah - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « La guidance (al-hudâ) et la science (al-'ilm) avec lesquelles Allah m'a envoyé s'apparentent à une pluie qui a touché une terre : là où la terre était bonne elle a accepté l'eau et elle a permis la pousse de l'herbe et de beaucoup de verdure ; là où la terre était marécageuse elle a retenu l'eau, et Allah en a fait profiter les gens qui ont pu ainsi boire, irriguer et semer; là où la terre était aplatie elle était stérile et elle n'a pas retenu l'eau. Ceci ressemble au cas de celui qui s'est initié à la religion d'Allah et qui a tiré bénéfice de ce avec quoi Allah m'a envoyé: il a appris le savoir et il l'a enseigné; ainsi qu'au cas de celui qui n'en a rien retenu et qui n'a accepté la guidance avec laquelle j'ai été envoyé » ». Hadîth recensé par les recueils authentiques ( As-Sahihayn ).



Du reste al-Hasan al-Basrî - رحمه الله - disait : « S'il n'y avait pas de savants, les gens seraient comme les animaux ».


Pour sa part, Mu'âdh Ibn Jabal - رضى الله عنه - disait : « Apprenez le savoir car le fait de l'apprendre pour plaire à Allah constitue une marque de crainte révérencielle (khashiya), le fait de le viser constitue une marque d'adoration, le fait de l'étudier constitue une marque de glorification (tasbîh), le fait de le chercher constitue une marque de Jihâd, le fait de l'enseigner à celui qui ne le possède pas, constitue une aumône (sadaqa) et le fait de le dispenser à ceux qui le méritent constitue un moyen de rapprochement de l'agréément de 'Allah. C'est que le savoir est un ami intime dans la solitude et un compagnon fidèle dans la retraite spirituelle ».
De son côté Ka'b - رحمه الله - : « Allah - تعالى - a révélé ceci à Mûsâ (Moïse) - عليه السلام - : « Ô Mûsâ ! Apprends le bien et enseigne le aux gens car J'illumine les tombes de ceux qui enseignent le bien et de ceux qui l'apprennent pour qu'ils ne se sentent pas seuls dans leur effrayante solitude ».

Ibn Qutayda - رحمة الله - disait: « L'homme ne devient sage que s'il unit la science et la pratique ».


De même, on a offert à Abou Bakr Al Anbârî une servante, au moment qu'elle entrait auprès de lui, il réfléchissait à la solution d'une question qu'il n'avait pu résoudre. Il dit alors aux gens de sa maison : « Faites-là sortir pour la vendre.» La servante lui dit : « Y a-t-il une faute ? » il dit : « Non, mais tu as détourné mon attention. Or tu ne mérites pas de me priver de mon savoir ». Cela dit, l'étudiant doit s'en remettre totalement à son maître tel un malade devant son médecin en se montrant humble devant lui et en se dévouant à son service. Ainsi Ibn 'Abbâs - رضى الله عنه - tenait l'étrier de Zayd Ibn Thabit - رضى الله عنه - et disait : « C'est ainsi qu'on nous a recommandé de traiter les savants ».



'Ali Ibn Abî Tâlib - رضى الله عنه - disait : « Le droit du savant sur toi consiste en ceci : tu dois saluer les gens en général et lui réserver une salutation particulière. Tu dois t'asseoir devant lui sans faire, en sa présence, des signes avec ta main ou des clins d'oeil. Tu ne dois pas le submerger de questions. Tu ne dois pas intervenir pour la réponse. Tu ne dois pas insister auprès de lui lorsqu'il se relâche. Tu ne dois pas t'y reprendre lorsqu'il refuse. Tu ne dois pas saisir son vêtement lorsqu'il se lève. Tu ne dois pas répandre ses secrets. Tu ne dois médire de personne en sa personne. Tu ne dois pas rechercher ses trébuchements et s'il lui arrive de trébucher, tu dois accepter son excuse. Tu ne dois pas lui dire : j'ai entendu untel dire cela, ou : qu'untel autre m'a dit le contredire de ce qu'il affirme. Tu ne dois pas décrire un autre savant en sa présence. Tu ne dois pas te détourner de sa longue compagnie. Tu ne dois pas répugner à le servir. Lorsqu'il a besoin de quelque chose tu dois le servir en premier, car il est pour toi comme un palmier : tu dois attendre que les dattes tombent ».

L'enseignant doit aussi tenir compte de la faculté d'assimilation de l'élève et du degré de son aptitude intellectuelle en s'abstenant de lui inculquer ce que sa compréhension ne peut saisir et que son esprit ne peut embrasser. En effet, on rapporte que le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « On m'a ordonné de m'adresser aux gens en fonctionne du degré d'aptitude de leur esprits ».


Pour sa part, 'Ali - رضى الله عنه - disait : « Il y a ici un savoir que tu pourrais assumer si tu en avais l'aptitude ».De son côté, Ash- Shafi'i - رحمه الله - disait : « Celui qui dispense un savoir à des ignorants ne fait que le perdre, et celui qui en prive ceux qui le méritent commet une injustice ». De même, l'enseignant doit agir selon les exigences de son savoir et faire en sorte que ses paroles ne soient pas démenties par ses actes.

Allah - تعالى - a dit :
« Commanderez-vous aux gens de faire le bien, et vous oubliez vous-mêmes de le faire, alors que vous récitez le Livre? » ( Coran 2 : 44 ).



Les mauvais savants sont ceux dont la seule finalité de leur savoir consiste à jouir du bas monde et à occuper une position éminente auprès de leurs adeptes. Abû Hurayra rapporte que le Prophète - صلى الله عليه وآله وسلم - a dit : « Celui qui s'initie à un savoir qu'on doit rechercher pour plaire à Allah - تعالى - et qui l'apprend pour acquérir uniquement des biens du bas monde ne retrouvera pas l'odeur du Paradis au jour de la Résurrection ».
Il est dit dans un autre Hadîth : « Est en Enfer celui qui apprend le savoir pour se montrer fier devant les savants ou pour s'engager dans des disputes avec les gens stupides ou pour attirer l'attention d'autrui » . Hadîth recensé par At-Tirmidhi.

D'ailleurs, il existe de nombreux Hadîth qui vont dans ce sens. Par ailleurs, l'un des Anciens Pieux a dit : « L'homme qui aura le pire des remords au moment de la mort c'est un savant négligent ».

Sache donc que le savant est tenu de recommander les commandements et les interdictions, mais qu'il n'est pas tenu d'être un ascète ou quelqu'un qui se détourne de ce qui est permis. Toutefois, il doit user du minimum des biens du bas monde autant qu'il le peut, parce que tous les corps n'acceptent pas les privations de la même façon. C'est que les hommes diffèrent quant à la capacité de ce domaine. Ainsi on rapporte que Sufyân Ath-Thawri prisait les bons plats et disait : « Lorsqu'elle est mal nourrie, la bête ne travaille pas ». Quant à l'Imam Ahmad Ibn Hanbal, il possédait une grande endurance à supporter la vie dure et les privations. C'est que la nature des hommes diffère à ce sujet.

Il reste que, parmi les nombreuses qualités des savants de la vie future, il y a le fait qu'ils savent que le bas monde est vil, que la vie future est noble et que ces deux mondes sont semblables à deux épouses du même mari. Voilà pourquoi ces savants préfèrent la vie future. Leurs actes ne contredisent pas leurs paroles. En plus ils inclinent vers la science profitable pour la vie future et évitent les sciences de peu d'utilité par préférence pour ce qui est également bénéfique. Ceci est illustre par ce qu'on a rapporté à propos de Shaqiq al-Balkhi qui a dit à Hatim al-'Assam :
«
Tu m'as tenu compagnie pendant une certaine durée, qu'as-tu appris ? »
Hatim lui répondit : « Huit choses ».
- La première : « J'ai regardé les hommes et j'ai constaté que chacun d'eux avait quelque chose qu'il aimait. Mais lorsqu'il arrivait dans la tombe, ce qu'il aimait le quitte. Voilà pourquoi j'ai fait de mes bonnes actions l'objet de mon amour pour qu'elles soient avec moi dans la tombe ».
- La deuxième : « J'ai médité la Parole d'Allah qui signifie : « Celui qui aura préservé son âme des passions » [Coran 79 -40] et j'ai forcé mon âme à repousser les désirs jusqu'elle s'installe dans l'obéissance à Allah - تعالى -».



- La troisième : « J'ai constaté que chaque homme, qui possédait un objet de valeur, le préservait. Puis j'ai médité la Parole d'Allah - تعالى - : « Ce qui se trouve auprès de vous s'épuise, et la récompense d'Allah demeure ». [Coran : 16 : 96], et ainsi chaque fois que je possédais un objet de valeur je le dirigeai vers Lui pour qu'il me soit gardé auprès de Lui ».


- La quatrième : « J'ai constaté que les hommes se référait aux biens, à la réputation et à la généalogie alors qu'ils ne sont rien. Puis j'ai médité la Parole
d'Allah - تعالى - : « Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux d'entre vous ». [Coran 49 : 13] et je me suis efforcé d'acquérir la Crainte révérencielle pour que je sois noble auprès de Lui ».


- La cinquième : « J'ai constaté que les hommes s'enviaient les uns les autres. J'ai alors regardé la Parole d'Allah - تعالى - : « C'est Nous qui avons réparti entre eux leur nourriture dans la vie de ce monde " [Coran 43 : 32] et j'ai abandonné l'envie » ».


- La sixième : « J'ai constaté qu'ils étaient hostiles les uns envers les autres. J'ai médité la Parole d'Allah - تعالى - : « Le démon est un ennemi pour vous. Considérez-le donc comme un ennemi ». [Coran 35 : 6]) et je l'ai alors pris pour unique ennemi » .


- La septième : « J'ai constaté qu'ils s'humiliaient dans la recherche des subsistances. J'ai médité la Parole d'Allah - تعالى - : « Il n'y a pas de bête sur la terre dont la subsistance n'incombe pas à Dieu » » [Coran 11 : 6] et je me suis occupé de ce que je Lui dois tout en abandonnant mes biens auprès de Lui ".


- La huitième : « J'ai constaté qu'ils mettaient toute leur confiance dans leurs commerces, leurs métiers et dans la bonne préservation de leurs corps, quant à moi j'ai placé ma confiance en Allah - تعالى - ».


Parmi les autres qualités des savants de la vie future, il y a celle qui consiste à se détourner des Sultans et des grands de ce monde et à prendre garde à leur fréquentation. A ce sujet, Hudhayfa disait : « Prenez garde aux attitudes qui génèrent les discordes et les séductions !» On lui a demandé : « Lesquelles ? » et il a répondu : « Frapper aux portes des princes, et lorsque l'un d'entre vous accède auprès de l'émir, confirme ses propos par le mensonge et le vante par des qualités qu'il ne possède pas » .
De même, Sa'id Ibn Musayyib disait : « Lorsque vous voyez un savant fréquenter les princes, prenez garde à lui car c'est un voleur.»
L'un des Anciens pieux disait : « Tu n'obtiens rien de leur bas monde sans qu'ils obtiennent de ta foi ce qui en est meilleur ».


Parmi les autres qualités des savants de la vie future, il y a celle qui consiste à ne pas se hâter pour produire les fatwa (consultations juridique) et ne pas trancher par des fatwa que là où ils sont surs du bien fondé de leur jugement. D'ailleurs, les Anciens Pieux se débarrassaient de la Fatwa qu'on leur soumettait jusqu'à ce qu'elles reviennent au premier d'entre eux.

Ainsi, Abdurrahmân ibn Abî Laylâ disait : « J'ai connu dans cette mosquée cent vingt compagnons de l'Envoyé d'Allah - صلى الله عليه و سلم -. Aucun d'eux n'a été interrogé sur un Hadith ou sur une fatwa sans qu'il ne désire vivement que son frère le décharge en y répondant. Mais cette affaire est dévolue maintenant à des gens qui prétendant aujourd'hui posséder la science. Il se risquent à répondre à des questions qui, si elles étaient posées à Omar Ibn al-Khattab, il rassemblerait tous les compagnons qui avaient participé à la Bataille de Badr pour les consulter ».





Publié dans Fiqh

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